Les Mayas ont laissé des milliers d’équations calendaires. Cet ouvrage raconte leur redécouverte, et présente la méthodologie interdisciplinaire utilisée pour les traduire et éprouver leurs possibles modes d’emploi et de fabrication. Les équations mayas révèlent une arithmétique modulaire jouant sur une forêt de cycles dont les plus anciens, de 13 et 20 éléments, servirent à former les plus utilisés, un cycle divinatoire de 260 jours et un « siècle » de 52 ou 104 ans. Ces entiers sont loin des habituels cycles des saisons, du Soleil, ou de la Lune. Ils témoignent d’une perception du temps liée à des pratiques divinatoires et rituelles, lesquelles ont conduit à célébrer les « porteurs » de l’an ou de ses vingtuples, et à banaliser un Calendrier de 18980 jours, que les scribes mayas confronteront aux retours de Vénus, de la Lune ou des éclipses. Les Mayas adoptèrent un jour zéro, et se mirent à compter les jours grâce au système du Compte Long, CL, qui les numérote un à un à partir de ce zéro. Par des identifications et des équations, le CL permet de contrôler le cours synchrone de tous les cycles en usage. Ce livre présente la plus aboutie des sagas scientifiques de la Mésoamérique précolombienne, la compare à d’autres traditions, la situe dans l’histoire des sciences, et se termine par des réflexions éthiques et épistémologiques sur la rencontre des mondes et des civilisations.